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Sous la grêle osée
2 octobre 2012

Home (Toni Morrison)

home_toni_morrison

 

J'ai ADORÉ. Moi qui n'avais lu qu'un livre de Toni Morrison jusqu'à présent et qui ne l'avais pas aimé en plus, j'hésitais à la relire. C'était The Bluest Eye, dont plusieurs personnes m'avaient dit beaucoup de bien. C'était au début des années 90 (ou à la fin des années 80) et je me demandais pourquoi je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire. Avec Home, pas de problème. C'est beau, c'est dur et c'est bien écrit.

De retour de Corée, Franck souffre de troubles psychologiques. Installé dans l'Etat de Washington, il doit retourner en Géorgie (alors qu'il ne veut plus y mettre les pieds) pour sauver sa sœur Cee. Il entreprend le voyage en train depuis la côte Ouest. Et c'est pourtant à Lotus, le "village" de Géorgie où il a grandi, qu'il retourne avec sa sœur. C'est là que Cee et Franck vont se reconstruire, se retrouver chez eux, auprès de gens qui ne se posent pas de questions, et vivent leur vie.

Franck et sa sœur Cee subissent toutes les brimades et humiliations de l'Amérique raciste des années 50 : stérilisation forcée, battle royal (j'ai pensé à Invisible Man de Ralph Ellison) mais à mort cette fois, expropriation par la menace, ségrégation dans les transports… Toni Morrison nous montre que ce racisme n'est pas limité au Sud, puisque Franck et son amie Lily le rencontrent également dans l'Etat de Washington.

Lily souhaite acheter une maison dans un quartier qui lui plaît. Elle n'est pas consciente des "restrictions" du covenant du quartier.

"No part of said property hereby conveyed shall ever be used or occupied by any Hebrew or by any person of the Ethiopian, Malay or any Asiatic Race...excepting only employees in the domestic service on the premises of persons qualified hereunder as occupants and users and residing on the premises."

Mais tout n'est pas parfait non plus entre les noirs : Franck est attaqué alors qu'il se sentait à l'aise entouré de noirs et ne s'était donc pas méfié ; un pasteur à qui il vient demander de l'aide refuse de le laisser entrer chez lui (à cause de ses filles) et même s'il lui donne de l'argent et une liste d'hôtels et de restaurants où il sera reçu (recopiée du Green's travelers' book), il considère Franck avec hostilité et mépris ; la femme de leur grand-père, qui a une voiture, une maison et un peu d'argent, maltraite Cee.

Frank didn't know what took place during those weeks at Miss Ethel's house surrounded by those women with seen-it-all eyes. Their low expectation of the world was always on display. Their devotion to Jesus and one another centered them and placed them high above their lot in life.

(…)

Anger wasn't available to her-she had been so stupid, so eager to please. As usual she blamed being dumb on her lack of schooling, but that excuse fell apart the second she thought about the skilled women who had cared for her, healed her. Some of them had to have Bible verses read to them because they could not decipher print themselves, so they had sharpened the skills of the illiterate: perfect memory, photographic minds, keen senses of smell and hearing. And they knew how to repair what an educated bandit doctor had plundered. If not schooling, then what?

Green's travelers' book :

greenbook

http://abagond.wordpress.com/2010/08/17/the-green-book/

http://www.autolife.umd.umich.edu/Race/R_Casestudy/87_135_1736_GreenBk.pdf (gros fichier)

 

Ségrégation dans l'Etat de Washington :

http://depts.washington.edu/civilr/segregated.htm

http://depts.washington.edu/civilr2/slides/segregation/segregation_files/frame.htm

Le site de l'éditeur : 

http://www.randomhouse.com/book/204832/home-by-toni-morrison#aboutthebook

America’s most celebrated novelist, Nobel Prize-winner Toni Morrison extends her profound take on our history with this twentieth-century tale of redemption: a taut and tortured story about one man’s desperate search for himself in a world disfigured by war.
Frank Money is an angry, self-loathing veteran of the Korean War who, after traumatic experiences on the front lines, finds himself back in racist America with more than just physical scars. His home may seem alien to him, but he is shocked out of his crippling apathy by the need to rescue his medically abused younger sister and take her back to the small Georgia town they come from and that he’s hated all his life. As Frank revisits his memories from childhood and the war that have left him questioning his sense of self, he discovers a profound courage he had thought he could never possess again.
A deeply moving novel about an apparently defeated man finding his manhood—and his home. 

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Commentaires
N
Et les massacres de Columbine et du cinéma d'Aurora (qui a été repeint et a rouvert ses portes) n'ont rien changé à l'affaire.
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N
En fait, la loi a été "tuée" par celui qui l'avait proposée. Il en a repoussé le vote pour APRÈS la session parlementaire, il n'aurait donc pas lieu. Pour le reste des propositions, voici le résumé de ce qui s'est passé :<br /> <br /> http://www.theblaze.com/stories/2013/03/09/heres-what-happened-with-colorados-gun-bills-last-night-including-the-shotgun-ban/<br /> <br /> <br /> <br /> En fait, j'ai lu quelque part que 60% des habitants du Colorado étaient pour une loi plus stricte mais cet État est toujours très "cow-boy", certains se croient toujours à l'époque de la conquête de l'Ouest. "Si c'est pas des fusils d'assaut, c'est des arbalètes". Et malheureusement dans ce cas-là, les Démocrates et les Républicains sont d'accord.
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N
La mauvaise foi dans ce débat fait peur. On y a droit pendant les nouvelles avec le défilé des abrutis qui expliquent pourquoi il ne faut pas limiter la vente des armes dans le Colorado. Il n'y a plus d'Indiens à massacrer alors on parle d'augmentation du chômage, du droit inaliénable de porter des armes. D'ailleurs, la loi interdisant aux étudiants de porter des armes dissimulées sur les campus du Colorado ne sera peut-être pas votée. Ça fait peur.
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J
http://monesie.canalblog.com/archives/2013/01/26/26256730.html
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N
Oui, dans "Colorado", il y avait notamment Robert Conrad et Richard Chamberlain. Je me souviens que mes copines et moi avions craqué sur Stephen McHattie, l'acteur canadien qui jouait Jacques le fils de Pasquinel (Conrad). Ce qui est amusant, c'est que le feuilleton s'appelle "Centennial" et se déroule dans la ville de Centennial qui n'existait pas à l'époque. Le Colorado est le "centennial state" puisqu'il est entré dans l'Union en 1876. La ville de Centennial a été créée en 2001.<br /> <br /> <br /> <br /> Quant aux différents "massacres" d'Indiens, j'ai honte de le dire mais on les ressort à cause du débat contre les armes à feu. Quel est le rapport me diras-tu ? Eh bien, certains ont été massacrés après avoir rendu leurs armes au gouvernement américain. Le fait qu'ils aient été forcés de rendre leurs armes parce que les citoyens blancs avaient peur est complètement passé sous silence. Et aujourd'hui, les descendants de ces citoyens blancs qui veulent garder leurs armes accusent le gouvernement d'avoir trahi les Indiens. Je grossis le trait mais à peine.
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