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Sous la grêle osée
16 août 2014

Twelve Years a Slave (Solomon Northup)

slave

Après avoir lu un tas de commentaires qui m'avaient déplu et plus qu'agacée sur le film, notamment que le réalisateur ne laissait aucun répit au spectateur (tu ne peux pas tenir un peu plus de deux heures, alors imagine passer toute une vie, non seulement à voir, mais aussi à subir), j'ai décidé de lire le livre de Solomon Northup. Comme ça, je saurai ce qu'il a réellement vécu. Pas de sensationnalisme hollywoodien pour moi.

Après avoir terminé, je me suis dit que je n'avais peut-être pas besoin de voir le film. (En fait, j'avais réservé le DVD à la bibliothèque, mais il est arrivé pendant que j'étais en France.) Le livre était assez dur comme ça.

Né libre, de parents affranchis, dans l'État de New York, Solomon Northup, père de famille d'une trentaine d'années, noir, est enlevé en 1841 pour être vendu dans le Sud. Il est acheté par un planteur, William Ford, de la paroisse des Avoyelles en Louisiane. Même si celui-ci se révèle un maître bon et humain (même s'il ne voit rien de mal à l'esclavage), Solomon n'ose pas lui parler de son origine et de son enlèvement. Lors d'une première tentative pour faire valoir ses droits, il avait été violemment battu.

Slave

En raison de problèmes d'argent que connaît son propriétaire, Solomon est ensuite vendu à un homme rustre, John Tibaut, ravi d'avoir quelqu'un sur qui déverser sa rancœur. Quand il tente de fouetter Solomon, celui-ci se défend et manque de le tuer. Par la suite, Tibaut tente de tuer Solomon, mais ne parvient jamais à ses fins. Finalement, Solomon est vendu à Edwin Epps au service duquel il restera dix ans. C'est grâce à l'aide d'un ouvrier canadien abolitionniste et l'intervention du gouverneur de New York que Solomon sera finalement libéré et retrouvera sa famille.

Slave 1

Il décide de raconter son histoire pour témoigner de la condition des esclaves dans le Sud et faire avancer la cause de l'abolition. Il ajoute à son récit une description de la culture du coton et de la canne à sucre (cette dernière m'a beaucoup intéressée).

Le contraste entre Solomon Northup et les autres esclaves est saisissant. Ils ont toujours vécu en captivité, à la merci de leurs propriétaires, n'ont reçu aucune éducation (à part quelques passages bibliques), n'ont rien connu d'autre et se montrent plus soumis et résignés que Solomon. Le destin de Patsey est des plus misérables. Elle est la meilleure ouvrière d'Edwin Epps, remplit largement son quota pour la cueillette du coton, mais elle a le tort d'être jolie. Son propriétaire la viole donc régulièrement, la punit aussi violemment à la demande de sa femme, jalouse. Que sont deux heures de malaise par rapport à une telle existence ?

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Commentaires
S
Toute proportion gardée bien sûr (je n'ai pas vu le film), une série télé m'a marquée à vie quand j'avais une dizaine d'années: "Racines" (j'ai lu plus tard le roman). Je n'oublierai jamais certaines scènes (qui j'imagine sont très édulcorées comparativement au film de McQueen).<br /> <br /> Je n'irai pas voir le film de Steve McQueen car je suis incapable de supporter la violence au cinéma, et je la supporte avec difficulté dans les livres. Je parle de ces thrillers d'aujourd'hui qui ne peuvent pas s'empêcher d'accumuler les scènes de dépeçage, de viols, et de toutes sortes d'horreurs. <br /> <br /> Le livre que tu évoques m'intéresse cependant car c'est un témoignage qui m'intéresse beaucoup. Il est traduit en français chez Entremonde (toute petite maison).
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A
Ta dernière question, fort juste, remet tout en perspective.
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Sous la grêle osée
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