The Alienist (Caleb Carr)
Encore un livre que j'ai lu il y a plusieurs semaines. Je vais faire au mieux pour me rappeler mes impressions de lecture et les écrire.
C'est le titre qui a attiré mon attention : The Alienist. J'ai lu l'histoire et je me suis dit : Pourquoi pas ? Les débuts du profilage à New York à la fin du XIXe siècle.
Theodore Roosevelt (oui, le futur président), commissaire de police à New York, monte une équipe révolutionnaire pour démasquer un tueur de série qui mutile de jeunes prostitués (quand je dis jeunes, ce sont pratiquement encore des enfants), immigrés ou enfants d'immigrés. L'équipe est dirigée par le docteur Laszlo Kreizler (le fameux aliéniste) et ancien condisciple de Teddy Roosevelt à Harvard. Se joignent à lui John Moore (qui était à Harvard avec les deux précédents), journaliste, et Sara Howard (ancienne voisine de John). Cette dernière est l'une des premières femmes embauchées par la police, en qualité de secrétaire évidemment, et elle compte bien profiter de l'enquête pour prouver ses capacités. Deux frères, rompus aux techniques modernes d'investigation et notamment au système Bertillon.
Ce livre fait presque 500 pages, mais je ne me suis pas ennuyée une minute. Et même si Caleb Carr n'est pas avare en détails, rien ne m'a semblé de trop. Bien sûr, l'aspect le plus intéressant, c'est la description du New York de cette époque : les quartiers pouilleux des immigrés et des ouvriers qui contrastent avec les belles demeures (nous avons droit par exemple à la description du bureau de JP Morgan). Caleb Carr est historien et rend parfaitement l'atmosphère du New York de cette époque. L'enquête est passionnante, même si les crimes sont particulièrement odieux. J'ai eu beaucoup de mal avec les jeunes prostitués et les bordels. On profite de ces enfants, mais on dirait presque que c'est normal, que c'est la fatalité, que c'est leur choix. C'est un peu lourd à admettre.
Tout n'est pas parfait dans ce roman. Les motivations de certaines personnes qui tentent d'empêcher l'enquête ne sont vraiment pas claires. D'accord, la psychologie, qui n'en est qu'à ses débuts, semble du charlatanisme. Mais refuser d'enquêter sur ces meurtres sous prétexte qu'il s'agit d'enfants immigrés, de prostitués (on va jusqu'à nier leur existence), et que le meurtrier rend finalement service à la société... A part « embêter » leur monde, je n'ai trop compris. Et je dois dire que j'ai trouvé la fin un peu dérisoire.
Mais dans l'ensemble, c'était une lecture très agréable (malgré le sujet) et très prenante. Je recommande.