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Sous la grêle osée
5 mai 2016

We Love You, Charlie Freeman (Kaitlyn Greenidge)

charlie

(Tout d'abord, je voudrais demander aux gens qui empruntent des livres à la bibliothèque de ne pas laisser leur chat ou leur chimpanzé se frotter aux dits livres. J'ai eu des démangeaisons pendant la lecture et je me demande si je ne faisais pas de l'allergie. Merci.)

C'est ex-In Cold Blog qui m'a parlé de ce livre. J'avais raté l'annonce de sa sortie. Merci encore.

L'action se passe au début des années 90. La famille Freeman quitte leur quartier noir de Dorchester (banlieue de Boston) dans le Massachusetts pour aller s'installer dans l'institut Toneybee, centre de recherche sur les primates. Ils ont été sélectionnés pour participer à une expérience car ils connaissent la langue des signes et doivent l'enseigner à un chimpanzé prénommé Charlie. La fille aînée, Charlotte, découvrant le passé de l'institut, est encore moins motivée pour continuer l'expérience à laquelle elle s'oppose dès le début. Parallèlement, certains chapitres sont consacrés à une institutrice noire du début des années 20 et sa « relation » avec un professeur anglais, Dr. Gardner, qui travaille à l'institut et souhaite étudier les Noirs pour leur rendre justice et démentir les théories racistes.

Evidemment, une famille noire qui doit « élever » un chimpanzé et le considérer comme un membre de la famille, c'est vraiment limite. Finalement, que l'on soit chercheur, écolier ou supporter d'un club de foot, du moment que l'on est Blanc, on compare fatalement un Noir à un singe. Mais ce n'est pas cet aspect du roman qui m'a choquée. Ce sont les portraits de femmes qui m'ont gênée. Elles semblent toutes souffrir de psychoses. Laurel (la mère) s'attache UN PEU TROP à Charlie, Dr. Grayson (qui dirige l'institut) mange de la craie et Julia Toneybee-Leroy (qui a fondé l'institut) est persuadée que les singes peuvent parler. Callie, la petite sœur de Charlotte, ne comprend pas pourquoi Charlie la rejette. Et Charlie (qui n'est pas une femme) est lui aussi atteint de troubles « psychologiques » et s'accroche à Laurel.

J'ai trouvé l'idée de départ originale (sans l'être), mais je me suis demandée pourquoi Kaitlyn Greenidge avait décidé de choisir des personnages un peu spéciaux pour évoquer le racisme aux Etats-Unis. Ca m'a fait penser à Black Girl/White Girl de Joyce Carol Oates. Comme si des gens « normaux » ne peuvent pas être touchés ou concernés par ce problème. Quant à Charlie, il m'a plus rappelé Link, l'orang-outan, que Virgil de Project X.

J'ai trouvé ce livre vraiment déconcertant et sa fin, bâclée. Tout ça pour ça ? Et c'est dommage parce que j'ai beaucoup aimé le style de Kaitlyn Greenidge. Alors, oui, je recommande pour lire quelque chose de différent. Mais il ne faut pas en attendre trop.

P.S. Ex-ICB : Et toi ? Qu'en as-tu pensé ?

http://algonquin.com/book/we-love-you-charlie-freeman/

The Freeman family—Charles, Laurel, and their daughters, teenage Charlotte and nine-year-old Callie—have been invited to the Toneybee Institute in rural Massachusetts to participate in a research experiment. They will live in an apartment on campus with Charlie, a young chimp abandoned by his mother. The Freemans were selected for the experiment because they know sign language; they are supposed to teach it to Charlie and welcome him as a member of their family.

Isolated in their new, nearly all-white community not just by their race but by their strange living situation, the Freemans come undone. And when Charlotte discovers the truth about the Institute’s history of questionable studies, the secrets of the past begin to invade the present.

The power of this novel resides in Kaitlyn Greenidge’s undeniable storytelling talents. What appears to be a story of mothers and daughters, of sisterhood put to the test, of adolescent love and grown-up misconduct, and of history’s long reach, becomes a provocative and compelling exploration of America’s failure to find a language to talk about race.

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Commentaires
E
Même si ce n’est pas le point le plus original du roman, j’ai aimé voir comment l’irruption d’un singe bouleverse la vie d’une famille « normale » et révèle ses difficultés à communiquer (j’ai trouvé souvent poignante la petite Callie qui souffre atrocement et de sa solitude et du manque d’attention/d’amour témoigné par le reste de la famille).<br /> <br /> J’ai aussi aimé l’ambiguïté de certains personnages comme le Dr Gardner ou Julia Toneybee-Leroy dont les réelles motivations ne sont jamais clairement définies et laissent planer un voile de suspicion sur leurs actes et paroles.<br /> <br /> Il est vrai que comme toi, les névroses des personnages de Laurel et du Dr Grayson m’ont semblé superflues (parce que, là encore, jamais clairement identifiées mais peut-être est-ce pour alimenter cette ambiance d’inconfort qui nimbe tout le texte ?). En revanche, je n’ai pas trouvé que les femmes étaient plus « maltraitées » que les hommes (peu nombreux, il est vrai dans le roman). Le personnage de Charles, plutôt passif, n’est guère reluisant, si ?<br /> <br /> Là où je te rejoins pleinement, c’est sur la fin, à la fois bâclée et sans surprise.<br /> <br /> N’empêche, il s’échappe de ce texte un sens aigu de l’observation des relations humaines, les personnages sonnent juste, malgré les bémols émis (l’ado Charlotte et ses relations avec Adia et sa mère sont vraiment typiques de cet âge-là où on découvre d’autres univers que celui du cercle familial).<br /> <br /> Et puisque le "plus" l'emporte quand même largement sur le "moins", je lirai très certainement le prochain livre de Kaitlyn Greenidge
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A
Haha, j'adore ta parenthèse du début ! Bon sinon j'aurais été intriguée par le pitch général mais visiblement, ça crée plus d'attentes que de satisfactions...
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