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Sous la grêle osée
20 juin 2016

Ces choses que vous n’aviez jamais faites avant d’être aux USA

Conduire ! Je détestais conduire en France. Je suis nulle en manœuvres (je ne sais jamais de quel côté tourner le volant) et j'ai des problèmes pour évaluer les distances. Ici, tout va bien et la largeur des voies y est pour beaucoup. Je sais qu'à l'arrivée, je n'aurai pas de créneau (ni de manœuvres d'ailleurs) à faire pour me garer. Et puis ma voiture est automatique. J'appréhende donc beaucoup moins de prendre le volant. De toute façon, les transports en commun étaient tellement peu "développés" qu'il valait mieux avoir une voiture ici.

Aller au restaurant. Quand j'ai quitté la France en 1997, la loi Evin n'était pas vraiment respectée. Les espaces non fumeurs étaient une vaste blague (ils le sont toujours d'ailleurs) et les restaurateurs prenaient les non fumeurs pour des abrutis et des emmerdeurs (c'est toujours le cas d'ailleurs). Moi qui suis totalement allergique à la fumée, j'ai été ravie de pouvoir sortir librement sans risquer de tourner de l'œil. Et même aller en soirée chez des gens n'était plus une contrainte (sauf dans certains cas où il y avait un ou deux récalcitrants). Même chose pour aller en discothèque. Mais maintenant, j'ai passé l'âge.

Aller chez un coiffeur "généraliste". Je suis noire et je porte les cheveux courts. Donc, je n'ai pas besoin de coiffure élaborée. Un coup de tondeuse and I'm good to go. Ben, en France, il me fallait aller chez un coiffeur pour Noir(e)s. Et attendre, attendre, parce qu'il y a rarement des rendez-vous. Dans la région parisienne, ça allait encore. Mais en province... La solution aurait été le coiffeur "généraliste", mais là, tu peux toujours attendre que quelqu'un daigne venir te renseigner. Les employées (qu'elles soient blanches, noires ou asiatiques, je précise) t'ignorent complètement ou font semblant de ne pas te voir (et t'observent du coin de l'œil en espérant que tu tournes vite les talons). Après plusieurs tentatives, je me suis résignée à retourner chez mes parents pour que ma copine coiffeuse (blanche, je précise) puisse me couper les cheveux ou à la faire venir où j'habitais. Arrivée aux Etats-Unis, j'ai cherché des coiffeuses noires. Et puis, un jour où ma sœur et moi avons dû attendre encore plus longtemps que d'habitude, nous nous sommes dit que nous pourrions essayer Great Clips ou Cost Cutters (les chaînes de salons de coiffure). J'ai appelé le salon le plus proche de chez nous et j'ai demandé, en bonne Française, s'ils avaient quelqu'un qui coupait les cheveux noirs. La femme me répond qu'un des hommes du salon coiffe les Noirs. Quand nous arrivons au salon, nous voyons un coiffeur et nous supposons que c'est lui qui va s'occuper de nous. Il m'appelle. Et puis, sa collègue appelle ma sœur. Elle, surprise, lui demande si ça ne la gêne pas de coiffer des cheveux noirs. Elle répond : Nous apprenons à coiffer tous les cheveux. En plus, pour vous, c'est un simple coup de tondeuse. Depuis, nous allons toujours à Great Clips.

Aller faire les courses à n'importe quelle heure et n'importe quel jour. Au début, je trouvais honteux que les magasins soient ouverts le dimanche et je m'étais juré que je n'en profiterai jamais. J'ai mis de l'eau dans mon vin très vite. Comme je n'étais pas trop assurée pour la conduite, j'allais au supermarché hyper tôt le dimanche matin pour éviter la foule et les parkings pleins. Et je n'y retournais pas de la semaine. Et j'avoue que c'est hyper pratique quand tu rentres de voyage à pas d'heure et que ton frigo est vide. Et tu en arrives à râler les rares minutes où les magasins sont fermés (pour Thanksgiving, Noël et Jour de l'an, je crois).

Prendre des cours à l'université, dans les community colleges ou même les free universities. Même si ça fait un moment que je n'ai plus suivi de cours, j'ai apprécié le fait de pouvoir le faire. A Colorado Free University, j'ai suivi des cours de langue, des cours d'informatique (remboursés par mon employeur), des cours de danse et un cours de "conversation" (The Art of Small Talk). J'adore le principe de la free university. Ça te permet de t'initier à un tas de choses et de décider ou non si tu souhaites investir davantage. Quand j'étais assistante, j'avais donné un cours sur la France au community college. C'était sympa.

M'inscrire dans une salle de gym. En France, j'avais toujours eu envie de le faire. Quand j'étais ado à Nouméa (mon père avait été muté là-bas pour deux ans), j'allais à la salle de gym trois fois par semaine. J'aimais beaucoup. Après quand j'étais étudiante, je n'avais pas les sous. A l'époque, il n'y avait pas trop de salles et les abonnements étaient un peu élevés. Quand j'ai commencé à travailler, je suis allée me renseigner dans une salle Gymnase Club. La bonne femme à l'entrée m'a dit qu'il fallait que je maigrisse. Je faisais un poids tout à fait normal et j'étais juste intéressée par l'utilisation des machines cardio et musculation. Je n'y ai plus jamais remis les pieds. J'aurais dû me chercher une salle pour mémés (comme disait ma collègue). Ici, j'ai profité du fait que mon employeur remboursait l'abonnement pour m'inscrire. La salle était à deux pas de chez moi. J'ai gardé l'abonnement huit ans. Je ne supportais plus la musique à tue-tête. Un de ces jours, j'irai prendre ma carte activités de la commune pour suivre des cours d'aquagym et autres. Il faut juste que je me décide.

Partir en week-end (découverte). C'était plutôt à l'époque où j'étais employée. Les jours de congés étant plus que comptés (et servant à rentrer en France ou à aller en Martinique), ma sœur et moi avons profité de quelques longs week-ends et ponts pour découvrir La Nouvelle-Orléans, Las Vegas, Minneapolis, San Francisco... On aurait presque pu y aller en voiture, mais dans l'Ouest, les États sont tellement grands que les distances à couvrir sont évidemment très longues.

 

Cet article participe au défi blog « The 20th in America » initié par Isabelle du blog FromSide2Side et Laetitia de French Fries and Apple Pie.

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Commentaires
E
ah super tes commentaires et tellement pret de ce que je ressens pour ma part nous allons avec mon epoux a Hair Cuttery mais cela est peut-etre seulement en Floride, on paie juste 2 dolls de plus car on a une styliste et malgre qu'on a du en changer on est toujours content t'as pas besoin de RV et cela coute en ce moment ils viennent d'augmenter 17 dolls, j'ai bien ri avec la voiture car moi non plus j'avais horreur de conduire en Europe et maintenant pas de problemes surtout pour se garer c'est le pied et moi qui est souffert avec tous les fumeurs autour de moi maintenant que je n'y suis plus ils n'ont plus meme le droit de fumer au bureau
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L
Je découvre ton blog grâce au "20th in America". Très chouette! <br /> <br /> Et je suis un peu soulagée de n'être pas la seule à craquer et faire ses courses le dimanche après avoir pensé qu'on ne m'y prendrait pas ;-)
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S
Passionnant :)<br /> <br /> <br /> <br /> Pour ce qui est de la fumée, j’ai l’impression que les choses ont fini par changer en France et je n’ai jamais été gênée par les cigarettes (mais je ne suis pas non plus allergique alors notre seuil de tolérance est peut-être différent).<br /> <br /> <br /> <br /> Rah quelle galère, les coiffeurs, quand on n’a pas les cheveux dits normaux T_T Quand je vivais en Angleterre, je n’y allais même plus, surtout après qu’une coiffeuse a soulevé mes cheveux (raides, donc) avec dégoût en marmonnant « mais qu’est-ce que je vais en faire, de ça ». En France, j’attends d’aller chez mes parents pour aller en même temps au coiffeur asiatique, qui est moins cher en plus. Bref, ravie que ce problème n’en soit plus un aux States.
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K
J'aime beaucoup ce billet! Il me semble que conduire me ferait peur, peur de me perdre dans toutes ces routes!!! Mais si tu le dis...<br /> <br /> Le restaurant, oui, je me souviens d'être à côté de la zone fumeur, hé bien ça ne réglait rien... (en avion pareil). Maintenant avec la loi je dois juste me méfier si je veux aller en terrasse (je ne supporte pas la fumée, je tousse, etc)<br /> <br /> Ah le coiffeur, souvenirs souvenirs... dans l'autre sens! Quand j'habitais en Afrique, j'ai testé de courageuses coiffeuses vraiment inquiètes à l'idée de me couper les cheveux. (lisses) Heureusement le résultat m'importait peu, du moment qu'on raccourcissait, alors c'était marrant (et j'aimais l'ambiance)
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A
J'adore ces articles que tu écris sur l'American way of life, sachant que tu peux comparer avec la France. Très intéressant et amusant aussi !
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