Ces choses que vous n’aviez jamais faites avant d’être aux USA
Conduire ! Je détestais conduire en France. Je suis nulle en manœuvres (je ne sais jamais de quel côté tourner le volant) et j'ai des problèmes pour évaluer les distances. Ici, tout va bien et la largeur des voies y est pour beaucoup. Je sais qu'à l'arrivée, je n'aurai pas de créneau (ni de manœuvres d'ailleurs) à faire pour me garer. Et puis ma voiture est automatique. J'appréhende donc beaucoup moins de prendre le volant. De toute façon, les transports en commun étaient tellement peu "développés" qu'il valait mieux avoir une voiture ici.
Aller au restaurant. Quand j'ai quitté la France en 1997, la loi Evin n'était pas vraiment respectée. Les espaces non fumeurs étaient une vaste blague (ils le sont toujours d'ailleurs) et les restaurateurs prenaient les non fumeurs pour des abrutis et des emmerdeurs (c'est toujours le cas d'ailleurs). Moi qui suis totalement allergique à la fumée, j'ai été ravie de pouvoir sortir librement sans risquer de tourner de l'œil. Et même aller en soirée chez des gens n'était plus une contrainte (sauf dans certains cas où il y avait un ou deux récalcitrants). Même chose pour aller en discothèque. Mais maintenant, j'ai passé l'âge.
Aller chez un coiffeur "généraliste". Je suis noire et je porte les cheveux courts. Donc, je n'ai pas besoin de coiffure élaborée. Un coup de tondeuse and I'm good to go. Ben, en France, il me fallait aller chez un coiffeur pour Noir(e)s. Et attendre, attendre, parce qu'il y a rarement des rendez-vous. Dans la région parisienne, ça allait encore. Mais en province... La solution aurait été le coiffeur "généraliste", mais là, tu peux toujours attendre que quelqu'un daigne venir te renseigner. Les employées (qu'elles soient blanches, noires ou asiatiques, je précise) t'ignorent complètement ou font semblant de ne pas te voir (et t'observent du coin de l'œil en espérant que tu tournes vite les talons). Après plusieurs tentatives, je me suis résignée à retourner chez mes parents pour que ma copine coiffeuse (blanche, je précise) puisse me couper les cheveux ou à la faire venir où j'habitais. Arrivée aux Etats-Unis, j'ai cherché des coiffeuses noires. Et puis, un jour où ma sœur et moi avons dû attendre encore plus longtemps que d'habitude, nous nous sommes dit que nous pourrions essayer Great Clips ou Cost Cutters (les chaînes de salons de coiffure). J'ai appelé le salon le plus proche de chez nous et j'ai demandé, en bonne Française, s'ils avaient quelqu'un qui coupait les cheveux noirs. La femme me répond qu'un des hommes du salon coiffe les Noirs. Quand nous arrivons au salon, nous voyons un coiffeur et nous supposons que c'est lui qui va s'occuper de nous. Il m'appelle. Et puis, sa collègue appelle ma sœur. Elle, surprise, lui demande si ça ne la gêne pas de coiffer des cheveux noirs. Elle répond : Nous apprenons à coiffer tous les cheveux. En plus, pour vous, c'est un simple coup de tondeuse. Depuis, nous allons toujours à Great Clips.
Aller faire les courses à n'importe quelle heure et n'importe quel jour. Au début, je trouvais honteux que les magasins soient ouverts le dimanche et je m'étais juré que je n'en profiterai jamais. J'ai mis de l'eau dans mon vin très vite. Comme je n'étais pas trop assurée pour la conduite, j'allais au supermarché hyper tôt le dimanche matin pour éviter la foule et les parkings pleins. Et je n'y retournais pas de la semaine. Et j'avoue que c'est hyper pratique quand tu rentres de voyage à pas d'heure et que ton frigo est vide. Et tu en arrives à râler les rares minutes où les magasins sont fermés (pour Thanksgiving, Noël et Jour de l'an, je crois).
Prendre des cours à l'université, dans les community colleges ou même les free universities. Même si ça fait un moment que je n'ai plus suivi de cours, j'ai apprécié le fait de pouvoir le faire. A Colorado Free University, j'ai suivi des cours de langue, des cours d'informatique (remboursés par mon employeur), des cours de danse et un cours de "conversation" (The Art of Small Talk). J'adore le principe de la free university. Ça te permet de t'initier à un tas de choses et de décider ou non si tu souhaites investir davantage. Quand j'étais assistante, j'avais donné un cours sur la France au community college. C'était sympa.
M'inscrire dans une salle de gym. En France, j'avais toujours eu envie de le faire. Quand j'étais ado à Nouméa (mon père avait été muté là-bas pour deux ans), j'allais à la salle de gym trois fois par semaine. J'aimais beaucoup. Après quand j'étais étudiante, je n'avais pas les sous. A l'époque, il n'y avait pas trop de salles et les abonnements étaient un peu élevés. Quand j'ai commencé à travailler, je suis allée me renseigner dans une salle Gymnase Club. La bonne femme à l'entrée m'a dit qu'il fallait que je maigrisse. Je faisais un poids tout à fait normal et j'étais juste intéressée par l'utilisation des machines cardio et musculation. Je n'y ai plus jamais remis les pieds. J'aurais dû me chercher une salle pour mémés (comme disait ma collègue). Ici, j'ai profité du fait que mon employeur remboursait l'abonnement pour m'inscrire. La salle était à deux pas de chez moi. J'ai gardé l'abonnement huit ans. Je ne supportais plus la musique à tue-tête. Un de ces jours, j'irai prendre ma carte activités de la commune pour suivre des cours d'aquagym et autres. Il faut juste que je me décide.
Partir en week-end (découverte). C'était plutôt à l'époque où j'étais employée. Les jours de congés étant plus que comptés (et servant à rentrer en France ou à aller en Martinique), ma sœur et moi avons profité de quelques longs week-ends et ponts pour découvrir La Nouvelle-Orléans, Las Vegas, Minneapolis, San Francisco... On aurait presque pu y aller en voiture, mais dans l'Ouest, les États sont tellement grands que les distances à couvrir sont évidemment très longues.
Cet article participe au défi blog « The 20th in America » initié par Isabelle du blog FromSide2Side et Laetitia de French Fries and Apple Pie.