64 (ロクヨン) (横山秀夫)
J'ai été intriguée par l'article du Guardian à propos de ce roman : Six Four by Hideo Yokoyama – the crime thriller that is a publishing phenomenon in Japan. Dès le titre, c'était décidé. Il me fallait ce livre. Enfin... Il fallait que ma bibliothèque ait ce livre. Elle l'avait commandé (il devait sortir le 7 février aux Etats-Unis) et j'étais première sur la liste. 566 pages, j'étais prête !
Mais aïe ! Le livre commence par une liste de personnages de deux pages. Avec leur titre et le service/le journal pour lesquels ils travaillent. Mais je ne vais pas m'y retrouver. En fait, si. Je n'ai eu à vérifier le nom d'un personnage qu'une seule fois. Je m'étais inquiétée pour rien.
Je savais déjà que j'aurais du mal à comprendre certaines actions et réactions. C'est toujours comme ça dans les romans et les films japonais. Sur 566 pages, ce fut évidemment le cas. Et ce besoin constant de ne pas perdre la face. Pour des raisons vraiment subtiles parfois. En revanche, je m'attendais moins à la brutalité, plus psychologique que physique, que fait subir la hiérarchie (ou le groupe) aux employés de base (aux plus faibles). Et l'auteur s'étend longuement sur cet aspect, au point que l'on se demande quand l'enquête va enfin commencer. Du point de vue sociologique, c'est intéressant de savoir comment se déroulent les relations au travail ou dans la vie. Mais quand on lit un roman policier, on s'attend à plus d'action. Dans 64, on a plutôt l'impression d'avoir affaire à une étude sur la guéguerre entre différents services de la police japonaise, entre l'administratif et "l'investigatif", entre les dirigeants de Tokyo et les chefs de la police locale. Quant au héros, Mikami, il passe son temps à émettre des hypothèses, pour les invalider la minute d'après. J'ai failli arrêter. Mais la curiosité l'a emporté et heureusement... La fin est incroyable (j'ai versé ma petite larme en racontant l'histoire à ma sœur) et vaut bien les centaines de pages "philosophiques". Je ne suis pas surprise que l'on ait tiré un film (de quatre heures) du roman. Je veux le voir absolument. Ma sœur aussi.
L'histoire quand même. Mikami, ancien enquêteur de la criminelle, a été muté à la tête du service des relations avec la presse. Il vit ce transfert comme une punition et ne rêve que de retourner au service des enquêtes criminelles. Chez lui, rien ne va plus. Sa fille adolescente a fait une fugue, et sa femme et lui sont sans nouvelles depuis trois mois. Et tout cela a lieu alors qu'arrive à son terme le délai de prescription pour l'enlèvement et l'assassinat d'une fillette 14 ans auparavant. Le titre du roman, 64, désigne la dernière année du règne de l'empereur Hirohito et l'année de ce crime dont l'auteur court toujours. Mikami doit naviguer entre les deux services qui s'affrontent, celui des affaires administratives (pour lequel il travaille à contrecœur) et celui des enquêtes criminelles (auquel son cœur appartient), et ménager tout le monde pour éviter d'être catalogué de traître.
Et je vais m'arrêter là. À lire absolument, avec patience, car la fin vaut vraiment la peine.
For five days in January 1989, the parents of a seven-year-old Tokyo schoolgirl sat and listened to the demands of their daughter's kidnapper. They would never learn his identity. They would never see their daughter again.
For the fourteen years that followed, the Japanese public listened to the police's apologies. They would never forget the botched investigation that became known as 'Six Four'. They would never forgive the authorities their failure.
For one week in late 2002, the press officer attached to the police department in question confronted an anomaly in the case. He could never imagine what he would uncover. He would never have looked if he'd known what he would find.
Traduction : Jonathan Lloyd-Davies
Avec sous-titres en anglais : https://www.youtube.com/watch?v=WzW7XRTA67o
Traduction française : Six-quatre (par Jacques Lalloz), éditions Liana Levi.