Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sous la grêle osée
4 mai 2017

Avant que les ombres s'effacent (Louis-Philippe Dalembert)

ombres

Je ne regarde pas souvent La grande librairie (certains livres du décor m'indisposent, le présentateur m'indispose (je dois être jalouse)), mais j'étais intéressée par le livre de Maryam Madjidi et j'ai donc enregistré l'émission. Finalement, j'ai plutôt regardé pour Louis-Philippe Dalembert parce que François Busnel a dit qu'il voyageait beaucoup et qu'il parlait plusieurs langues. Les autres invités étaient surement intéressants, mais j'ai avancé l'enregistrement pendant leurs prestations (je les ai écoutés chacun 1 ou 2 minutes quand même). J'ai tellement aimé Louis-Philippe Dalembert que j'ai immédiatement cherché son livre à la bibliothèque et l'ai emprunté dans la foulée.

Ruben Schwarzberg devient médecin à Berlin à la fin des années 30. Après la nuit de cristal, où il échappe à une meute nazie avec son père grâce à l'intervention de l'ambassadeur d'Haïti, sa famille se réunit pour décider de quitter l'Allemagne et de trouver un pays plus sûr. En fonction de l'obtention de visas ou de souhaits personnels, les différents membres se trouvent éparpillés un peu partout. Ruben se retrouve à Port-au-Prince grâce à un décret donnant la nationalité haïtienne aux Juifs persécutés. Je n'en dis pas plus car j'ajoute le résumé du site de l'éditeur (même s'il en dit presque un peu trop).

Et bien, c'est mon livre préféré de l'année (à part The Chosen qui est hors concours). J'ai trouvé le récit tellement vivant, l'histoire tellement bien racontée que j'ai eu du mal à le lâcher. Moi qui ai horreur des romans qui sentent la recherche, j'ai trouvé celui-ci naturel et fluide. J'ai bien quelques reproches (je ne serais pas moi sinon). Je n'ai pas aimé la conclusion de chaque paragraphe ou idée par une expression pour donner un ton humoristique. Ça m'a fait penser à un devoir de français de 2nde (écrire un texte à l'aide d'expressions) et à cette personne qui, chaque fois qu'elle disait ou entendait Espagne et Portugal, ajoutait les Espingoins et les portugaises ensablées (vous imaginez comme c'est lassant). Heureusement, Louis-Philippe Dalembert abandonne vite le procédé (ou bien je n'ai plus fait attention). Et puis la séance de vaudou (on est à Haïti, non ?) dont j'avais espéré qu'elle me serait épargnée. Elle n'est pas longue, mais j'aurais aimé éviter le cliché.

Sinon, c'est une superbe évocation de l'Allemagne, de l'Europe, du monde à cette époque ; un bel hommage et une critique aussi à Haïti et à la société haïtienne (j'ai souvent pensé à la Martinique). J'ai aimé les claques pas trop méchantes à la République dominicaine et aux fonctionnaires français (malheureusement certains dialogues et "arguments" sont toujours d'actualité), et le lien avec la crise des migrants aujourd'hui. Et ça m'a donné encore plus envie de visiter Haïti.

À lire absolument.

https://www.swediteur.com/titre.php?id=176

Dans le prologue de cette saga conduisant son protagoniste de la Pologne à Port-au-Prince, l’auteur rappelle le vote par l’État haïtien, en 1939, d’un décret-loi autorisant ses consulats à délivrer passeports et sauf-conduits à tous les Juifs qui en formuleraient la demande.
Avant son arrivée à Port-au-Prince à la faveur de ce décret, le docteur Ruben Schwarzberg fut de ceux dont le nazisme brisa la trajectoire. Devenu un médecin réputé et le patriarche de trois générations d’Haïtiens, il a tiré un trait sur son passé. Mais, quand Haïti est frappé par le séisme de janvier 2010 et que sa petite-cousine Deborah accourt d'Israël parmi les médecins du monde entier, il accepte de revenir sur son histoire.
Pendant toute une nuit, sous la véranda de sa maison dans les hauteurs de la capitale, le vieil homme déroule pour la jeune femme le récit des péripéties qui l’ont amené là. Au son lointain des tambours du vaudou, il raconte sa naissance à Łódź en 1913, son enfance et ses études à Berlin – où était désormais installé l'atelier de fourrure familial –, la nuit de pogrom du 9 novembre 1938 et l'intervention providentielle de l’ambassadeur d’Haïti. Son internement à Buchenwald ; son embarquement sur le Saint Louis, un navire affrété pour transporter vers Cuba un millier de demandeurs d’asile, mais refoulé vers l’Europe ; son séjour enchanteur dans le Paris de la fin des années trente, où il est recueilli par la poétesse haïtienne Ida Faubert, et, finalement, son départ vers sa nouvelle vie : le docteur Schwarzberg les relate sans pathos, avec le calme, la distance et le sens de la dérision qui lui permirent sans doute, dans la catastrophe, de saisir les mains tendues.
Avec cette fascinante évocation d'une destinée tragique dont le cours fut heureusement infléchi, Louis-Philippe Dalembert rend un hommage tendre et plein d’humour à sa terre natale, où nombre de victimes de l’histoire trouvèrent une seconde patrie.

http://ile-en-ile.org/dalembert/

Publicité
Publicité
Commentaires
K
Je suis tenace, j'ai retrouvé ton billet (pas d'index chez toi? ^_^)<br /> <br /> Je peux t'avouer ce que je n'ai pas dit dans mon billet, mais j'ai survolé le chapitre 'vaudou', un peu trop passage obligé si tu veux.<br /> <br /> J'ajoute le lien!
Répondre
V
Mais tout le monde est sous le charme! Pourquoi je n'en avais pas entendu parlé avant?
Répondre
A
Un billet convaincant.
Répondre
A
J'ai tout aimé dans ce livre, j'ai marché à fond et j'ai admiré le style de l'auteur et la construction de l'histoire. Je trouve souvent les livres un peu longs, celui-ci m'a paru trop court, la partie haïtienne aurait pu être plus développée, mais tel qu'il est le roman est déjà d'un niveau supérieur à bien d'autres.
Répondre
K
Après le billet d’Aifelle, le tien. OK, j'ai compris!!! ^_^
Répondre
Sous la grêle osée
Publicité
goodreads
2023 Reading Challenge
Jackie has completed her goal of reading 60 books in 2023!
hide
Archives
Derniers commentaires
Publicité