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Sous la grêle osée
14 octobre 2017

France, récit d'une enfance (Zahia Rahmani)

récit

C'est sur le site de l'université de Yale que j'ai trouvé ce titre, dans la liste des lectures recommandées aux nouveaux étudiants. Ce sont les presses universitaires de Yale qui ont publié la traduction en anglais l'an dernier. Dans cette liste de lecture figure aussi Patrick Modiano. En si bonne compagnie, j'étais sûre d'adorer le livre de Zahia Rahmani.

Et bien, ce n'était pas aussi facile que je le pensais. J'ai pu l'emprunter en français. Ma sœur l'a lu avant moi. Elle m'a dit que c'était bien. Et moi je me dis que j'aurais dû lire l'introduction de la traductrice avant de me lancer. Autofiction, ça va. Style poétique et non-linéaire, ça risque de coincer. Et en effet, ça a coincé. Les bribes autobiographiques (passionnantes) étaient intercalées entre des passages trop poétiques pour moi. Et le livre m'a fait le même effet que Malentendus. Même le passage sur la littérature américaine m'a intéressée moyennement. J'ai souffert alors que le livre ne fait que 165 pages. Moi, on me dit récit, j'attends un récit. J'aime quand les choses sont dites franchement. C'est dommage. Ce n'est pas du tout ce à quoi je m'attendais et j'ai forcément été déçue.

Quatrième de couverture :

Ce livre trouve son origine dans l'ardente nécessité qu'éprouve la narratrice de dire à sa mère, gravement malade, tout ce qu'elle lui doit.

Rien d'évident dans cette enfance française, malgré l'école, les fêtes villageoises, la joie de découvrir - à l'insu de tous - la littérature et l'art. Les cinq premières années en Algérie, les conflits avec un père harki, le racisme ordinaire, le rejet, ont douloureusement marqué la petite fille puis l'adolescente rebelle. Quand les souvenirs affluent, ils disent la peur, la solitude, la violence qui lui a été faite et son désir de fuir.

Mais ils disent aussi l'appétit, la curiosité, et l'envie de vivre en société : si la jeune fille a donné des gages, si elle est devenue excellente élève, si elle s'est fait accepter par ses voisins, cultivant avec eux leur jardin et partageant leur histoire, c'est bien grâce à sa mère. Cette femme qui, elle, a refusé l'assimilation, qui ne parle que le berbère et libère les animaux en cage, n'a eu de cesse de transmettre à sa fille la fierté de ses origines : elle n'est pas l'enfant sans passé et sans gloire dont la société française lui renvoie l'image.

Elle est riche d'une généalogie et de la possibilité de s'en inventer d'autres : car elle appartient aussi bien à sa famille réelle qu'à celle des héros de la littérature américaine qui l'ont tant marquée et au milieu rural dans lequel elle a grandi.

Si Zahia Rahmani se penche aujourd'hui sur son enfance, si elle rend à sa mère un hommage bouleversant de tendresse, son livre est aussi un appel vibrant contre la violence insidieuse, celle que perpétue toute une société à l'égard de ses propres enfants.

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Commentaires
E
ah parfois, ça ne passe pas.
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A
On sent que tu as souffert sur ce livre, et j'ai une pensée pour les étudiants qui vont être obligés de le lire....
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A
Pas sûre que j'entre non plus dans ce genre de lecture. Dommage, j'ai l'impression que ce livre aurait pu avoir beaucoup d'atouts.
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