Mr. & Mrs. American Pie (Juliet McDaniel)
Novembre 1969 : Maxine est l'épouse parfaite de Douglas, cadre d'une compagnie aérienne, qui passe son temps à comploter pour faire avancer la carrière de son mari et à subir les remarques et les vacheries des autres mondaines qui fréquentent le country club à Palm Springs. Quelques secondes avant le repas de Thanksgiving qu'elle prépare depuis des mois malgré les réticences de son mari, celui-ci lui apprend qu'il la quitte pour sa secrétaire, une gamine enceinte de lui. Il lui demande pourtant d'accueillir ses invités comme si de rien n'était. Évidemment, Maxine pète les plombs, surtout quand elle se rend compte que ses « amies » du country club sont toutes au courant. (Comme je m'y attendais, cette scène manque totalement d'originalité et j'ai failli arrêter le livre.) Maxine pense pouvoir négocier les termes du divorce sans avocat et se rend chez celui de son mari pour apprendre que la notion de torts exclusifs n'existe plus en Californie grâce à une loi de ce cher gouverneur Ronald Reagan. Elle qui a abandonné ses études pour épouser Douglas n'a à son actif que son titre de Miss San Bernardo. Son mari lui laisse un appartement à Scottsdale en Arizona, une voiture (elle part avec la Jaguar) et 250 000 dollars : elle en voulait 10 fois plus, mais avec la loi Reagan, l'avocat ne lui proposait aucune pension. Elle a également l'interdiction de remettre les pieds à Palm Springs (où elle n'est après tout qu'une étrangère malgré ses 17 ans de mariage) pendant trois ans pour que le scandale retombe. Maxine s'exile donc en Arizona. Pour retrouver celle qu'elle était avant son mariage, elle décide de se présenter à l'élection de Mrs. American Pie, qui récompense la meilleure famille du pays, et accessoirement la meilleure femme d'intérieur. Le seul problème : elle doit trouver un mari et des enfants.
Là encore, c'est la couverture qui a attiré mon attention. Le titre aussi, il faut le dire. Il me fallait une lecture plus légère après les nouvelles de Gaito Gazdanov. J'ai eu peur un moment que ce soit trop guimauve pour moi, mais finalement les facéties de Maxine m'ont fait rire (pas aux éclats toutefois). Même si j'ai trouvé la fin un peu facile et quelques ficelles un peu grosses (situer de manière opportune l'action dans les années 70), la lecture dans l'ensemble m'a paru plaisante. Au milieu de cet humour, il s'agit d'une réflexion plutôt intéressante sur le rôle de la femme.
Merci à Juliet McDaniel, à Inkshares et à NetGalley pour cet exemplaire en avant-première.