Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Sous la grêle osée
2 septembre 2018

Happiness, Like Water (Chinelo Okparanta)

HappLiWat

Il s'agit d'un recueil (publié en 2013) de dix nouvelles qui se déroulent au Nigeria et aux États-Unis. L'auteure est née au Nigeria et est partie vivre aux États-Unis à l'âge de 10 ans. J'aime beaucoup ce genre d'histoires qui traitent de l'expérience dans son pays et à l'étranger.

On Ohaeto Street : un jeune couple est attaqué dans sa maison parce que le mari a refusé de contribuer au gage de paix (pour ne pas dire au racket) versé par les voisins de sa résidence aux cambrioleurs qui sévissent dans le quartier, ou quand le matérialisme va trop loin.

Wahala! : une jeune femme accepte d'aller voir une guérisseuse en compagnie de sa mère et de son mari car elle n'a pas encore d'enfants et risque donc d'être répudiée (car c'est forcément elle qui est en cause). À leur retour, ils organisent un dîner pour s'attirer les bonnes grâces des voisins et même leur gratitude. Après toutes ces précautions, le mari décide de tenter à nouveau la conception le soir même.

Fairness est une de mes nouvelles préférées. La mère d'Uzoamaka est obsédée par les États-Unis où elle se rend régulièrement en voyage d'affaires et d'où elle rapporte des vêtements de marque, des magazines présentant des mannequins à la peau claire, et des crèmes blanchissantes. Ayant réussi à éclaircir sa peau, elle tente de faire de même pour sa fille. Mais rien ne fonctionne. Un jour, une de ses camarades de classe explique que c'est à l'eau de Javel qu'elle doit son nouveau teint miraculeux. Pas vraiment convaincue, Uzoamaka décide d'essayer d'abord ce traitement sur une jeune servante qui a également le tort d'avoir la peau foncée et doit subir comme elle les remarques désobligeantes de la mère.

Story, Story! est une nouvelle tragique. Nneoma qui veut à tout prix un enfant, raconte son histoire à une femme enceinte qui vient assister à la messe. Même si cette nouvelle n'est pas ma préférée, j'ai trouvé qu'elle est magistralement construite.

Runs Girl raconte l'histoire touchante d'une jeune étudiante obligée de servir d'escorte à un homme fortuné pour payer de meilleurs soins médicaux à sa mère qui n'accepte pas ce sacrifice.

Dans America, Nnenna est professeur et a un entretien déterminant pour son avenir à Lagos. Elle est amoureuse de Gloria qui vit aux États-Unis et qu'elle espère rejoindre. Sa mère souhaite qu'elle se trouve un mari parce qu'elle veut des petits-enfants et parce que ce genre de chose (être homosexuel·le ) est dangereux au Nigeria. Son père la met en garde, mais lui dit que l'amour, c'est l'amour. Les parents pensent qu'aux États-Unis, elles seraient mieux acceptées. Cette nouvelle traite de ces gens qui partent chercher ailleurs les opportunités (professionnelles autant que personnelles) que leur refuse leur pays et qui ne reviennent pas.

Shelter est une nouvelle magnifique et poignante. Le mari est étudiant à Boston, sa femme et sa fille l'ont accompagné aux États-Unis. Ils se nourrissent à la banque alimentaire de l'église et s'habillent à l'Armée du salut. Il les maltraitent toutes les deux. Une bénévole de l'église donne sa carte à la femme et lui dit qu'elle peut l'aider.

J'ai trouvé la fin de la nouvelle Grace un peu faible. À 11 ans, Grace est venue vivre aux États-Unis avec sa mère et son grand frère. Elle est maintenant étudiante et sa mère veut la marier de force au Nigeria car elle a peur qu'elle oublie ses traditions. Elle cherche de l'aide auprès de son professeur qui enseigne l'Ancien testament. Une relation naît entre les deux femmes. Je n'ai pas compris pourquoi l'auteur avait choisi ici d'évoquer mariage forcé et homosexualité. J'ai trouvé l'association peu convaincante.

Designs est la nouvelle que j'ai le moins aimée. Aux États-Unis, un homme demande en mariage sa petite amie qui est venue le rejoindre du Nigeria. Mais pendant leur séparation, il a rencontré une autre femme.

Tumours and Butterflies, la dernière nouvelle est celle dont un des aspects m'a le plus touchée. Une jeune femme que son père a reniée parce qu'elle avait dénoncé à la police les violences conjugales que subissait sa mère est obligée de retourner s'occuper de lui quand il est atteint d'un cancer. Pour convaincre sa fille de revenir, sa mère insiste qu'il a changé.

J'ai trouvé ce recueil remarquable, l'écriture limpide, et le contraste Nigeria/États-Unis justement rendu. J'ai aimé le courage des femmes évoquées qui tentent de faire entendre leur voix. Je recommande.

Le site de l'auteure :

https://www.chinelookparanta.com/

En français : Le bonheur, comme l'eau. Traduction : Mathilde Fontanet

Publicité
Publicité
Commentaires
A
Rhaa tu me tentes alors que je ne suis pas très recueil de nouvelles. C'est souvent inégal, et puis on a l'impression d'ingurgiter trop d'histoires en une fois.
Répondre
A
Intéressant ce recueil de nouvelles. Je vais commencer par vérifier s'il est à la bibliothèque, mais ça m'étonnerait !
Répondre
Sous la grêle osée
Publicité
goodreads
2023 Reading Challenge
Jackie has completed her goal of reading 60 books in 2023!
hide
Archives
Derniers commentaires
Publicité