Friday Black (Nana Kwame Adjei-Brenyah)
Je ne suis pas spécialement fan des nouvelles, mais ce recueil m'intéressait ; enfin c'est surtout parce que sa sortie avait l'air d'être tellement attendue. Il n'en fallait pas plus pour piquer ma curiosité. Donc, je ne cherche même pas à savoir de quoi le recueil parle et je le demande sur NetGalley.
Mal m'en a pris. J'ai trouvé les nouvelles si violentes, si anticipation (en tout cas, comme je m'imaginais les romans que l'on appelait d'anticipation dans ma jeunesse et dont les couvertures me choquaient toujours), si sanglantes que je ne peux pas dire que j'ai apprécié. Et je ne savais pas avant de lire (évidemment) que l'auteur était fan de science-fiction et de fantasy. Je n'aurais certainement pas demandé ce livre. Mais je l'ai terminé, en souffrant beaucoup.
Et pourtant, il commençait bien. La première nouvelle, The Finkelstein 5, bien que très violente et poignante, était pleine d'un humour grinçant bien jubilatoire. Elle traite du racisme d'une manière originale que j'ai beaucoup aimée. D'autres histoires évoquent l'expérience de l'auteur quand il travaillait comme vendeur dans un magasin de vêtements. Même si je les ai trouvées dissonantes (je me comprends), elles étaient plutôt réussies. En revanche, les nouvelles de science-fiction ou de fantasy (je n'ai pas encore compris la différence) sont trop hermétiques, ou d'une violence insupportable et se résument à des bagarres confuses et incohérentes. Je n'ai vraiment pas compris où l'auteur voulait en venir.
Sur les douze nouvelles, j'en ai apprécié plus de la moitié à des degrés divers : très originales (en particulier The Finkelstein 5 et Zimmer Land), émouvante (Things My Mother Said), intéressante mais sordide quand même (Lark Street où un homme a une conversation avec les fœtus de ses jumeaux avortés), trop dystopique pour moi (The Era), trop violente et trop alambiquée (Through the Flash).
L'écriture de Nana Kwame Adjei-Brenyah est brillante, mais j'ai eu du mal avec certaines nouvelles car le sujet m'était complètement indifférent. Donc, un avis mitigé de ma part même si je reconnais à l'auteur une très grande originalité, que je comprends les éloges lus à son propos et que je ne regrette pas de l'avoir lu. Comme dans tous les recueils de nouvelles, il y a du bon et du moins bon.
L'auteur dans le New York Times :
https://www.nytimes.com/2018/10/19/books/friday-black-nana-kwame-adjei-brenyah-debut-collection.html
Merci à Nana Kwame Adjei-Brenyah, à Houghton Mifflin Harcourt et à NetGalley pour cet exemplaire en avant-première.