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Sous la grêle osée
2 janvier 2018

Unorthodox: The Scandalous Rejection of My Hasidic Roots (Deborah Feldman)

unorth

Une nouvelle fois, c'est ma sœur qui a trouvé ce titre sur le site de la bibliothèque. Deux titres étaient recommandés : Unorthodox et le livre de Shulem Deen (All Who Go Do Not Return) sur une femme et un homme qui avaient quitté leur communautés hassidiques. Apparemment, ma sœur avait choisi le livre de Deborah Feldman plutôt que celui de Shulem Deen parce qu'il était disponible en Kindle à la bibliothèque (ça tient à peu de choses). Moi qui suppose toujours que les femmes subissent plus d'interdits que les hommes, j'étais plus intéressée par ce point de vue. Comme elle présente sa communauté sous un jour peu flatteur, Deborah Feldman a été critiquée (attaquée ?) et même accusée d'affabuler. Malgré le titre un brin racoleur, j'ai voulu à mon tour lire ce livre.

Dès les premières pages, je me suis demandé si les critiques n'étaient pas justifiées. Le livre débute par une rencontre entre Deborah et sa mère. J'ai trouvé Deborah arrogante pendant cet échange avec sa mère, qui elle-même avait quitté la communauté en abandonnant sa fille (qui doit évidemment lui en vouloir). Elle était arrivée aux États-Unis pour épouser le père de Deborah en espérant échapper à l'extrême pauvreté où elle vivait en Angleterre (la famille de son futur mari est riche). Ses futures belles-sœurs lui font un accueil chaleureux qui refroidit rapidement. Elles devaient en fait attendre que leur frère trouve (enfin !) une épouse pour pouvoir à leur tour se marier. Et comme leur frère souffre de troubles mentaux très graves, impossible de trouver cette fiancée sur place. C'est dans ce genre de famille que naît Deborah qui est rapidement confiée à ses grands-parents : sa mère est partie donc et son père est incapable de s'occuper d'elle, ni de lui-même d'ailleurs (mais le père de celui-ci refuse de le faire soigner car la maladie mentale est taboue). Deborah grandit donc auprès d'une grand-mère qui n'a aucun répit (et n'a droit à aucun sentiment) et d'un grand-père érudit et avare, qui suit à la lettre les préceptes du rabbin de la secte hassidique de Satmar (en particulier ceux qui concernent la chevelure des femmes).

Deborah Feldman retrace son enfance (entourée de tantes et d'oncles qui la regardent avec mépris), sa scolarité (et les livres et textes systématiquement censurés), ses visites en cachette dans une librairie et à la bibliothèque pour se procurer les livres "interdits" qu'elle cache dans sa chambre malgré les fouilles régulières de son grand-père, son adolescence (chaque chapitre commence par un extrait des livres qu'elle a lus en cachette et qui ont compté pour elle), son mariage à peine sortie du lycée (à un homme d'une famille religieuse avec qui elle a passé une trentaine de minutes), la nuit de noces (un échec total) et la naissance de son fils. C'est à cause de ce dernier qu'elle se décide à quitter la communauté car elle ne veut pas pour lui d'une vie aussi limitée où tes moindres faits et gestes sont scrutés et rapportés.

Ce qui m'a le plus marquée, c'est la condition des femmes au sein de la secte. Le rebbe décrète que les femmes mariées doivent se raser la tête (cacher leurs cheveux ne suffit plus) car les membres de la communauté doivent être plus dévots qu'aucun Juif ne l'a jamais été pour que Dieu soit fier d'eux et ne les fasse plus jamais souffrir. Ensuite, les perruques en cheveux naturels sont interdites car les cheveux proviennent d'Inde et ont été coupés par idolâtrie. Il y a aussi ce rituel aussi inquisiteur que contraignant de purification auquel les femmes mariées doivent se soumettre après la menstruation. Et il y a aussi la nuit de noces, avec un homme et une femme qui sont totalement ignorants, ce qui donne lieu à des scènes comiques ou alors atroces.

J'ai trouvé dommage que Deborah Feldman ne parle pas plus de son départ et la "mise à jour" ajoutée dans l'édition que j'ai lue est un peu courte. J'ai trouvé étrange qu'elle ajoute des photos de son mari (surtout qu'elle décrit des situations plutôt gênantes pour lui). À part ces points, j'ai trouvé ce récit très instructif et intéressant.

À lire.

Un article à propos du livre :

https://www.huffingtonpost.com/jesse-kornbluth/unorthodox-the-hasidic-ca_b_1323675.html

As a member of the strictly religious Satmar sect of Hasidic Judaism, Deborah Feldman grew up under a code of relentlessly enforced customs governing everything from what she could wear and to whom she could speak to what she was allowed to read. It was stolen moments spent with the empowered literary characters of Jane Austen and Louisa May Alcott that helped her to imagine an alternative way of life. Trapped as a teenager in a sexually and emotionally dysfunctional marriage to a man she barely knew, the tension between Deborah’s desires and her responsibilities as a good Satmar girl grew more explosive until she gave birth at nineteen and realized that, for the sake of herself and her son, she had to escape.

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Commentaires
E
J'avais noté le livre de Shulem Deen (la musique et Internet ...) et j'ignorais tout de celui-ci. Je suis très intéressée par cette communauté et je lis tout ce qui me tombe sur la main. Pour avoir été plusieurs fois à New York, les femmes, même très jeunes, portent des perruques parfois très laides (et en faux cheveux), ça fait bizarre ... <br /> <br /> Je vais voir si je peux le dénicher quelque part !
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K
N'hésite pas à lire le livre de Shulem Deen!
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