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Sous la grêle osée

29 février 2024

Linh Ly is Doing Just Fine (Thao Votang)

La mère de Linh a rendez-vous avec un collègue. Elle qui s’est mariée jeune, qui a quitté le Vietnam pour les États-Unis, vient de divorcer du monstre qui lui sert de mari et décide de fréquenter (comme on disait dans le Nord). Linh est persuadée que sa mère ne peut pas se débrouiller seule, qu’elle risque de tomber sur des types louches. Elle va donc surveiller sa mère, la suivre partout, et faire des recherches sur les hommes (et leur famille) avec qui elle sort. Cela tourne vite à l’obsession et Linh consacre tout son temps à ses enquêtes. Elle a beaucoup de temps à elle : son seul loisir, c’est le tennis auquel elle joue avec des filles de familles riches. Elle travaille de chez elle pour l’université, elle est pratiquement asociale : elle a une amie proche et sort de temps en temps avec les filles du tennis. Et elle retrouve le garçon pour qui elle craquait quand elle était au lycée : le garçon riche dont toutes les filles de la ville étaient/sont amoureuses, celui qui était dans l’équipe de tennis du lycée et ne lui avait adressé que deux mots en tout et pour tout à l'époque.

Dans l’ensemble, j’ai beaucoup aimé ce roman. J’ai eu un peu peur qu’il s’agisse d’une romance urbaine, mais heureusement, ce n’est pas du tout le type de l’héroïne. Quand un personnage la compare à Daria, j’ai trouvé l’analogie très juste (l’esprit de compétition en plus). Personne ne trouve grâce à ses yeux et tout y passe : ses collègues, ses « copines » de tennis, les filles riches qui tournent autour de Chandler (le garçon riche), le racisme (j’ai lu ce livre après White Women de Regina Jackson et Saira Rao, et ça faisait un peu froid dans le dos). Au début, j’ai trouvé un peu ridicule et énervant le fait qu’elle suive sa mère. Et puis, j’ai trouvé de nombreuses situations très drôles et l’héroïne, impayable. Bon, j’aurais pu me passer du terme metroplex (qui désigne la conurbation Dallas-Fort Worth-Arlington) qui est répété un peu trop souvent dans le roman (j’en avais même oublié où se déroulait l’action). Des fois, un rien vous agace. Certains délires de Linh sont un peu exagérés : son attitude vis-à-vis de Chandler est un peu limite (mais peut-être est-il trop parfait). Mais l’ensemble se tient. Et la couverture, c’est tout à fait ça.

Oui, je recommande.

Merci à Thao Votang, à Alcove Press et à NetGalley pour cet exemplaire en avant-première.

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28 février 2024

It’s a Privilege Just to Be Here (Emma Sasaki)

 

J’ai lu It’s a Privilege Just to Be Here début janvier, mais j’ai encore du mal à rédiger mes articles. Je vais essayer de rassembler les souvenirs qu’il me reste pour écrire quelque chose.

Aki Hiyashi-Brown enseigne dans un lycée prestigieux de Washington. Elle considère que c’est une chance, d’autant que sa fille Meg peut fréquenter l’établissement dont elle n’aurait jamais pu payer les frais de scolarité. Évidemment, ce privilège a un prix : Aki doit accepter toutes les tâches supplémentaires qu’on lui assigne et servir de représentante de/incarner la diversité à Wesley Friends School. Bon, elle n’est pas la seule puisque le vice-principal est noir, mais il a d’autres chats à fouetter. Et puis, comme Aki ne dit jamais rien. Et c’est ce que sa fille ne supporte pas. Elle méprise totalement sa mère, l’insulte régulièrement. Une vraie rebelle, quoi ! Quand un élève inscrit Make Wesley White Again sur les murs de l’école, Aki se retrouve prise entre l’administration qui aurait aimé étouffer l’affaire (et prend les mesures habituelles, mais totalement inutiles) et le groupe d’élèves surtout issus des minorités qui exige une enquête et des sanctions.

Je peux comprendre qu’Aki ait peur pour son poste et qu’elle souhaite que sa fille reste dans cette école prestigieuse. Mais comme souvent dans ce type de conflit, la grosse ficelle de l’absence de communication est un peu trop utilisée : Meg s’énerve dès que sa mère lui parle ; Meg se renferme sur elle-même ou s’enferme dans sa chambre quand sa mère essaie de lui parler ; Meg ne raconte rien à sa mère, mais se fâche quand sa mère ne sait rien de sa vie ; Aki imagine toujours le pire dès qu’il s’agit de sa fille, se pose systématiquement les mauvaises questions, se réveille trois chapitres trop tard et s’interroge sur la culpabilité de sa fille. J’imagine que ce n’est pas facile d’élever un enfant, mais d’être à ce point à côté de la plaque… Inutile de dire que le mari d’Aki (qui n’est pas le père de Meg) s’entend à merveille avec sa belle-fille, sait toujours exactement ce qu’il faut dire et faire, et surtout ne comprend pas l’attitude de sa femme. Et j’oubliais la mère d’Aki, qui était hyper stricte avec sa fille, mais est maintenant une grand-mère qui vit avec son temps. Yeah, right!

Malgré ces nombreuses critiques, le livre m’a plutôt plu. Pas révolutionnaire, un peu exagéré parfois, quelques longueurs, surtout avec les questionnements incessants d’Aki. Et puis, on a bien compris qu’il s’agissait d’une école huppée. Était-ce bien utile de développer le pedigree des parents la première fois que l’on parle d’eux ? C’était assez drôle, même si cela frisait la caricature. Ça correspond bien à l’image que j’ai de ce type d’école ; en tout cas, celle qu’en donnent tous les films et feuilletons.

Merci à Emma Sasaki, à Alcove Press et à NetGalley pour cet exemplaire en avant-première.

19 janvier 2024

야행성 (Regulus) (ONEWE)

Une chanson d'un de mes albums préférés. La voix du chanteur est incroyable et j'ai eu cette chanson en tête toute la semaine.

17 décembre 2023

Weird Black Girls (Elwin Cotman)

Weird Black

 

Sept nouvelles. Tout était dans le titre, en insistant sur le mot Weird. C’est la même chose que pour le livre précédent. J’ai choisi ce livre sur NetGalley à cause du titre (moins à cause de la couverture). Sans vérifier le genre. Weird Black Girls, tout un programme. En effet, c’était tout un programme. Un programme pas du tout mon genre. Après vérification, je m’aperçois qu’il s’agit de nouvelles fantastiques. J’ai donc souffert pour rien. Des nouvelles fantastiques, si j’avais su (et simplement vérifié), c’est sûr que je n’aurais pas demandé ce livre.

Tout n’est pas à jeter non plus. Entre des tonnes de phrases incompréhensibles, j’en ai de temps en temps trouvé une drôle qui m’a bien fait rire. Sur les sept, j’ai apprécié 2 ou 3 nouvelles. La première nouvelle (The Switchin’ Tree) était intéressante, même si elle était un peu trop violente à mon goût. La deuxième (Reunion) et la troisième (Owen) étaient meilleures selon moi. Things I Never Learned in Caitlin Clarke’s Intro to Acting Class et Tournament Arc (nouvelles 5 et 6) étaient les plus réussies et celles que j’ai préférées (ce sont aussi celles qui m’ont fait rire). Je n’ai aimé ni la quatrième nouvelle (Triggered) ni la dernière (qui donne son titre au recueil). Je n’ai rien compris du tout.

J’ai terminé parce qu’il y avait quand même de bonnes choses, mais le fantastique n’est vraiment pas mon genre.

Merci à Elwin Cotman, à Scribner, à NetGalley pour cet exemplaire en avant-première.

16 décembre 2023

The Only Black Girl in the Room (Alex Travis)

Only Black Girl

 Jolie couverture. Titre qui me parle (évidemment). Et… Je demande ce livre sur NetGalley. Après quelques pages/chapitres, je vais quand même voir ce qui se dit sur goodreads. Et là, je vois que ce livre est classé dans la catégorie Romance. Le genre de livre que je ne lis jamais, parce que ça m’ennuie terriblement. J’en ai très peu lu en fait. Que ce soit pour adultes ou jeunes adultes, j’ai l’impression de lire les mêmes histoires. C’est peut-être pire quand cela parle de lycéens, parce que je les trouve un peu jeunes pour dire que leur vie est finie si machin les quitte, préfère quelqu’un d’autre… Mais bon, chacun son truc.

Ici, Genevieve est cette seule noire dans la pièce. Elle est reporter pour le journal local, « mais on l’avait cantonnée dans des travaux bien peu passionnants » : elle relit ses collègues blanches, vérifie les faits pour les articles de celles-ci et surtout, elle doit s’occuper de la lecture sensible de la rédaction. Depuis quatre ans, elle n’a rédigé qu’un article sur un nouveau parfum de glace. Toutes ses idées de reportage sont automatiquement rejetées, ou acceptées quand c’est un·e collègue blanc·he qui les reprend. Ses collègues blanc·he·s sont bien caricaturaux·ales, mais il y a de l’idée. Et puis, Jude, le PDG de l’employeur de la ville, fils d’une grande famille (et accessoirement, son ex), demande que ce soit elle qui l’interviewe pour une biographie exclusive. Évidemment, ses collègues sont jalouses et vont tout faire pour lui mettre des bâtons dans les roues.

Je dois dire que finalement, j’ai plutôt aimé ce livre. Je lui ai trouvé quelques longueurs. Les passages relatifs à l’éthique journalistique ne m’ont pas convaincue. Quant à Genevieve, elle est tellement indécise et pour des raisons bien ridicules parfois. Oui, Jude a dit ça, mais est-ce qu’il le pense vraiment ? Pourquoi Jude ne m’a-t-il jamais recontactée ? Tu as l’impression que tout va bien, mais Genevieve se fait des films et imagine les scénarios les plus compliqués, comme si elle n’avait pas assez de problèmes. Et puis ces grandes scènes : Je n’ai pas besoin de tes explications. Mais ce n’est pas ce que tu crois. J’en ai assez de tes mensonges… Le genre de truc qui m’agace tellement. Ce gros fil blanc plus qu’usé que l’on retrouve partout. Un peu d’originalité please ! Mais ça se laisse lire.

Merci à Alex Travis, à Alcove Press, à NetGalley pour cet exemplaire en avant-première.

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3 novembre 2023

That's the Way It Is (Mel & Kim)

Pourquoi ai-je pensé à Mel & Kim aujourd'hui ? En tout cas, j'avais oublié que j'adorais cette chanson (et sa chorégraphie).

 La version longue n'était pas mal non plus.

24 décembre 2020

My Brilliant Life (Ae-ran Kim)

MyBrilLife 1

 

Un livre de 2011, une adaptation au cinéma et une traduction française en 2014. Et enfin, une traduction en anglais qui sortira en janvier 2021. Oui, 10 ans. J'ai le temps de noter le titre et de l'oublier 10 fois. Heureusement, les maisons d'édition anglophones se décident à publier des traductions de livres coréens et japonais. Tant mieux pour moi qui m'intéresse à la Corée et au Japon (mais dont les études des deux langues correspondantes ne sont jamais allées très loin), et qui refuse de lire des traductions vers le français de romans contemporains depuis Kyoko de Ryu Murakami (la langue évolue certes, mais je ne suis pas obligée d'aimer cette évolution. L'anglais n'est pas ma langue maternelle et les tics de traduction d'une langue asiatique vers l'anglais me gênent moins.). Bref, j'étais ravie de lire enfin My Brilliant Life.

Les parents d'Areum se sont mariés très (très) jeunes pour cause bébé. Et ce bébé est particulier car il souffre d'une maladie rare : la progéria, qui se caractérise par le vieillissement prématuré des personnes atteintes. Déjà à peine préparés pour s'occuper d'eux-mêmes et réfléchir à leur avenir, les parents d'Areum doivent faire face à la situation. C'est Areum qui nous raconte l'histoire de ses parents : leur rencontre, la réaction de leurs familles, la réaction de leur entourage, leur nouvelle vie. Il décide d'en faire un manuscrit qu'il leur offrira le jour de ses 17 ans (l'âge qu'avaient ses parents quand il est né) puisqu'il ne recevra jamais ni diplôme ni prix. Areum espère qu'il lui restera assez de temps pour terminer.

J'ai trouvé Areum et ses parents très attachants. Areum, qui ressemble à un vieillard et souffre des troubles de la vieillesse, a des réactions d'enfant, mais doit parfois se comporter en adulte vis-à-vis de ses parents. Et ceux-ci qui ont parfois des réactions d'ado (j'ai adoré le passage sur la grossesse de la maman), mais qui font tout pour leur fils et oublient parfois qu'il est fort malgré son apparence frêle et peut participer aux décisions le concernant. Ils forment une équipe finalement solide : quand l'un se laisse aller au découragement, l'autre prend le relais. Et la famille arrive à faire de l'humour malgré la gravité de l'état d'Areum : c'est à la fois émouvant et fantastique.

Le roman semble tellement simple qu'il m'est difficile de le raconter et de l'expliquer. Je ne me souvenais plus du sujet du roman et je n'ai pas revérifié avant de le lire, je n'avais donc pas d'attente particulière. Et si ce n'est pas totalement un coup de cœur (un des événements était un peu trop prévisible à mon goût puisque je l'ai déjà vu dans d'autres romans), je le recommande.

Titre original : 두근두근 내인생

Traduction : Chi-Young Kim

Titre français : Ma vie palpitante

Merci à Ae-ran Kim, à Macmillan-Tor/Forge, à Netgalley pour cet exemplaire en avant-première.

7 septembre 2020

Bestiary (K-Ming Chang)

Bestiary

Est-il possible pour un auteur d'avoir trop d'imagination ? À la lecture de Bestiary, c'est l'impression que j'ai eue.

La couverture ne m'inspirait pas des masses, mais j'ai lu "Three generations of Taiwanese American women" dans la description et ça m'a suffi. Cinq mots après, "myths" aurait dû m'inspirer méfiance, mais je me suis dit que ce serait supportable. Si j'avais vu que l'autrice était poète, je n'aurais pas essayé.

Alors, de quoi Bestiary parle-t-il ? Je n'en sais rien ! Il y avait une histoire de trous, de liquides et de sécrétions de toute sorte qui entrent et sortent par une série d'orifices. Et des épisodes très violents. Je voulais lire ce roman parce qu'il parlait d'immigrés aux États-Unis. C'est la seule chose qui m'a intéressée en fait. Mais c'est perdu dans un tel amas d'histoires sans queue (contrairement à un personnage) ni tête que cet aspect n'a pas "sauvé" le roman pour moi. Sur Goodreads, je viens de lire les explications de l'auteur. Je comprends mieux ce qu'elle a voulu faire et j'ai l'impression d'être passée complètement à côté. Ou bien ce n'était pas du tout pour moi. J'ai terminé les 272 pages en me forçant beaucoup à la fin.

Le site de l'autrice : https://www.kmingchang.com/

Merci à K-Ming Chang, à Random House et à Netgalley pour cet exemplaire en avant-première.

14 avril 2020

It's Not All Downhill From Here (Terry McMillan)

Downhill

 

Terry McMillan a 15 ans de plus que moi. J'ai lu tous ses romans (Waiting to Exhale reste mon préféré) et j'attends toujours le suivant avec impatience. Je ne dirais pas que Terry McMillan est ma life coach, mais comme le vécu transparaît toujours dans ses romans, elle m'aide à comprendre ce qui va m'arriver alors que j'avance en âge (et à prendre des mesures avant qu'il ne soit trop tard ?). Vous trouvez peut-être que j'exagère ? À peine.

Loretha va fêter ses 68 ans. Comme elle en a assez des surprises-parties (au sens américain du terme), Carl, son troisième mari, décide de l'emmener en week-end en amoureux. Après avoir travaillé des décennies sans relâche, ils ont une vie plus que confortable : Carl est maître d'œuvre à la retraite mais refuse d'arrêter de travailler ; Loretha a deux magasins où elle vend des cosmétiques. Elle refuse d'écouter son médecin qui lui recommande de perdre du poids et de faire de l'exercice. Elle est encore trop jeune pour ça et il sera toujours temps de commencer. Malheureusement, Carl avec qui elle comptait finir ses jours (après deux échecs, elle a enfin trouvé le bon) décède. Et Loretha est désemparée.

Une histoire toute simple en somme, même si la vie de Loretha est plutôt compliquée. Elle a un groupe d'amies de longue date avec lesquelles elle partage tout. Son fils vit au Japon et sa fille est alcoolique. Elle ne s'entend pas avec sa sœur jumelle qui est devenue une grenouille de bénitier depuis qu'elle a pris sa retraite de la police. J'aurais pu faire sans l'histoire de la sœur jumelle (apparemment, dans les romans, les jumeaux ne sont intéressants que s'ils ne s'entendent pas ou sont psychopathes), mais bon... Le récit suit son cours simplement, avec quelques retours en arrière de temps en temps.

Et en fait, je n'ai pas grand chose à dire de plus. Même si Terry McMillan aborde des thèmes importants, j'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de remplissage et trop de personnages. Le livre ne m'a pas déçue, mais il ne m'a pas emballée non plus.

J'aime beaucoup l'épigraphe : You cannot go back and change the beginning, but you can start where you are and change the ending. C'est parfait pour moi qui pense souvent "si j'avais fait ça...".

Merci à Terry McMillan, à Random House Publishing Group et à Netgalley pour cet exemplaire en avant-première.

13 avril 2020

New Waves (Kevin Nguyen)

NewWaves

La description qui parlait de heist gone wrong (braquage qui a mal tourné) m'avait fait penser qu'il s'agissait d'un livre policier. Elle parlait aussi du milieu de la tech et j'aurais dû me dire qu'on pouvait parler de heist en ligne. Les protagonistes préparent bien un vol dès le début du roman, "mais" il s'agit du vol de la base de données des utilisateurs d'une société. Donc, pas de voyous, ni individus louches. Juste Margo et Lucas, deux collègues employés dans une startup et compagnons de cuite. Margo, jeune femme noire, ingénieure informatique de talent qui refuse les compromis quand il s'agit de la qualité du travail. Lucas, le narrateur. Margo, la seule noire de la société, et Lucas, seul Asiatique de la société à occuper un poste subalterne (il est au service clients), deviennent amis. Ou plutôt, Lucas est en admiration devant Margo qui sait ce qu'elle veut, contrairement à lui qui semble se laisser porter. La seule grande décision qu'il a prise, c'est de quitter son trou de l'est de l'Oregon (et le restaurant de ses parents : son père est vietnamien, sa mère, chinoise) pour venir à New York. Excédée d'être sans cesse rabaissée par ses collègues sous prétexte qu'elle n'a pas l'esprit d'équipe et qu'elle ne cadre pas avec la culture de l'entreprise, Margo démissionne (avant d'être virée) et entraîne Lucas avec elle. Elle décide de voler la base de données de la startup pour la donner à un concurrent, en échange d'un poste pour elle-même et pour Lucas. Pris de remords, ils décident d'effacer le fichier et de ne plus en parler. Mais un jour, à la sortie d'un bar, Margo est écrasée par une voiture et Lucas se demande s'il s'agit d'un accident.

Raconté comme ça, le livre peut sembler quelconque. Et à la lecture, on peut trouver qu'il ne se passe rien. Moi, je suis tombée sous le charme. De Lucas tout d'abord. Qui cherche à nouer des relations qu'il n'a pas dans l'Oregon, quitte à les trouver en ligne, dans PORK, un groupe exclusif de mélomanes qui recherchent des enregistrements rares, les numérisent (en FLAC et surtout pas en MP3) et les mettent en ligne pour créer une discothèque, et se retrouve "orphelin" quand le groupe disparaît du jour au lendemain. De Margo, touchante dans son intransigeance et dans ses rêves, dont elle parle constamment, mais qu'elle n'essaie jamais de réaliser, et malgré son emprise sur Lucas. Quand ce dernier se rend compte que Margo était l'une de ses héroïnes du groupe en ligne disparu, avec laquelle il collaborait fréquemment, il est heureux de pouvoir cultiver cette amitié dans la vraie vie, même si la Margo en ligne, ouverte et optimiste, lui semble diamétralement opposée à la Margo du bureau, cynique et sceptique. Leur amitié peut sembler à sens unique : Margo parle et Lucas écoute, Margo décide et Lucas suit. Quand Margo disparaît, Lucas est perdu. En "enquêtant" sur sa mort, il découvre tout un pan de l'existence de Margo qu'il ignorait.

J'aurais aimé que Margo ne meurt pas et voir l'évolution de sa relation avec Lucas. Car, voici mon bémol, Lucas est obligé de passer par un troisième personnage pour en savoir plus sur son amie. Ce troisième personnage, bien que très intéressant, m'a souvent fait l'effet d'un intrus. Et c'est tout ce que j'ai regretté dans ce roman qui m'a beaucoup touchée. Le portrait du milieu de la tech est particulièrement réussi.

Ce qui m'a le plus marquée : la musique que recherchent Margo et Lucas sur PORK : des enregistrements de city pop (Hello Yumi Matsutoya!) pour elle, et de bossa nova (d'où le titre) pour lui.

Un coup de cœur !

Merci à Kevin Nguyen, à Random House Publishing Group et à Netgalley pour cet exemplaire en avant-première.

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