Passing (Nella Larsen)
Ce roman (lu dans le cadre du Black History Month) traite du phénomène du passing : lorsque des noirs à la peau claire se font passer pour des blancs. Pour certains, c’est juste par facilité (pour être servis dans les magasins, pour utiliser les toilettes pour blancs…), pour d’autres, c’est un mode de vie pour lequel ils renient leur « identité » et vivent dans la peur d’être découverts. Dans le Chicago des années 20, deux amies d’enfance, Irene et Clare, se retrouvent après douze ans dans un salon de thé (où elles n’auraient pas le droit d’être). L’une des deux vit à Harlem et a épousé un médecin noir, l’autre a épousé un blanc raciste (qui en fait ne connaît aucun noir) qui l’a affublée du ravissant surnom Nig parce qu’elle est plus foncée que lorsqu’il l’a connue.
J’ai plutôt aimé ce roman même si Nella Larsen a tendance à abuser des virgules, qui rendent certaines phrases difficiles à comprendre à la première lecture. J’ai trouvé l’atmosphère particulière, il faut dire que le sujet l’est également, surtout dans un pays où une goutte de sang noir fait de toi un noir, même si ta peau ne l’est plus. J’imagine l’espoir et le désespoir qui poussent les personnes qui le peuvent à renier leur race pour vivre tout simplement.
J’ai vu que ce livre a été publié en français il y a deux ans sous le titre « Passer la ligne ».