Première épreuve
Ma sœur qui a une super mémoire me dit qu'il y a 30 ans, nous passions la première épreuve du baccalauréat : la philo (berk !). Le 10 juin 1983 tombait un vendredi cette année-là. Il me semblait que c'était le jeudi, mais apparemment j'avais tort.
J'étais un peu nerveuse car j'avais 18 points à rattraper à cause de l'épreuve anticipée de français. Quand nous avons reçu nos notes en début d'année de terminale, je m'étais dit (un peu surprise) qu'avec 12 à l'écrit et 10 à l'oral, je m'étais bien débrouillée. Même si j'avais eu beaucoup de mal à remplir une copie double (il devait rester une ligne à la fin). En fait, le coefficient avait été appliqué : j'avais eu donc 4 à l'écrit. Ma sœur s'en tirait mieux que moi avec 5 à l'écrit et 11 à l'oral. Nous avons éclaté de rire. J'appelle ma mère d'une cabine (pas de portable à l'époque) et lui annonce la nouvelle. Elle n'était pas ravie. Une copine me dit : Tu es inquiète parce que tu as 18 points à rattraper. Mais non. Merci de t'inquiéter pour moi, mais tu te crois mieux lotie parce que tu n'as QUE 17 points à rattraper ? Le correcteur s'était amusé avec nos copies : le meilleur de la classe (et accessoirement le chouchou de la prof et le seul garçon de la classe) avait eu 3 à l'écrit et 13 à l'oral.
J'arrive donc à l'épreuve de philo un peu nerveuse parce que j'avais été loin de briller pendant cette année philosophique (et ses huit heures hebdomadaires), culminant à 13. Le conseiller d'orientation m'avait assuré que je passerai l'oral. Tu vas voir, tiens ! Le sujet, je m'en souviens comme si c'était hier : Le culte des morts est-il un signe d'humanité ? J'ai eu 11, plus que 14 points à rattraper. On y croit !
Le soir, nous étions sur la base d'Epinoy pour retrouver les gens rencontrés lors du pélerinage militaire de Lourdes. Une idée de ma mère : elle n'y croyait pas trop, je pense, avec les 14 et 18 points à rattraper par ses filles. Une intervention divine s'imposait.