La vie sans fards (Maryse Condé)
J'ai encore traîné pour rédiger ce message et cette fois-ci, je n'ai même pas noté de passages. Et ce n'est pas que le livre m'ait déçue. J'aime beaucoup Maryse Condé, depuis qu'une amie m'a parlé de Ségou. Et hormis Histoire de la femme cannibale qui m'a donné beaucoup de mal, les romans que j'ai lus m'ont tous plu.
Maryse Condé a déjà « raconté sa vie » dans d'autres livres, mais ici, comme elle l'annonce dès le début, elle a choisi de nous la présenter sans l'embellir, sans complaisance, sans fards. J'ai trouvé courageux qu'elle dise tout, en particulier de sa passion pour plusieurs hommes (notamment Jean Dominique, le père de son premier enfant), et qu'elle n'ait pas eu peur d'être exposée aux jugements et aux critiques des lecteurs. Ou peut-être qu'à son âge, elle s'en fiche complètement.
La vie sans fards se passe essentiellement en Afrique où Maryse Condé a enseigné : en Côte d'Ivoire, en Guinée (le pays de son mari, Mamadou Condé) et au Ghana. Elle nous décrit la vie de privations sous le régime de Sékou Touré en Guinée, la répression sous le régime de Kwame Nkrumah au Ghana. Si je connaissais le nom de ces dirigeants, je ne savais vraiment rien de leurs régimes.
Le livre s'achève sur la rencontre de Maryse Condé et de Richard Philcox, le fiancé d'une de ses amies. Et là, j'espère qu'il y aura une suite. En fait, quand j'écris que le livre ne m'a pas déçue, un peu quand même. Il s'arrête trop tôt. J'aurais aimé que Maryse Condé parle de sa vie aux Etats-Unis. Cette partie de sa vie m'intéresse particulièrement. Mais quelle femme extraordinaire et courageuse !
J'avais remarqué que Maryse Condé avait toujours un air si sérieux sur ses photos. Cela ne m'avait pas surprise puisqu'elle est Antillaise. Mais elle explique dans ce livre pourquoi elle sourit rarement.