Sarah's Key (Tatiana de Rosnay)
J'avais lu le commentaire de Majanissa à propos du roman Elle s'appelait Sarah et j'attendais donc sa parution en anglais (puisque c'est dans cette langue que Tatiana de Rosnay l'a écrit). Je n'ai pas été déçue mais beaucoup de choses dans ce roman m'ont surprise. Tout d'abord, le fait que dans le roman, les étrangers en savent plus sur la rafle du Vél' d'Hiv (c'est presque inoffensif) que les Français qui, s'ils en ont entendu parler, pensent que la rafle avait été effectuée par les Allemands. Et puis, cette réticence à parler de cette époque en France. Evidemment, comme mes grands-parents à moi vivaient tous en Martinique, je n'ai eu personne pour me cacher ou me raconter cette période. Ce n'est que vers l'âge de 9 ans (puisqu'à l'école primaire, aucun instituteur ne m'en avait parlé. Un copain de classe en avait un peu discuté avec ma soeur.) que j'ai entendu parler des nazis, des camps, des atrocités commises pendant la guerre. Par la suite, j'ai lu plusieurs livres et vu plusieurs films sur le sujet. Donc, ça me surprend que les Français soient aussi ignorants du sujet.
La partie sur la vie de Sarah et sur les recherches menées par Julia m'a passionnée ; en revanche, la partie sur la vie personnelle de la journaliste américaine mariée à un Français m'a moins intéressée. Cette opposition constante Américains/Français m'a semblé un peu exagérée et remplie de généralisations et de stéréotypes. Mais je suppose que c'est parce que je voulais savoir ce qui arrivait à Sarah. Et pourtant, la construction en parallèle, un chapitre sur Sarah, le suivant sur Julia, et quand la piste s'arrête, les recherches de Julia de nos jours, était parfaite d'après moi. Je dois être trop pressée.
Malgré cela, j'ai beaucoup aimé ce livre. La naïveté de Sarah qui enferme son frère dans le placard et part avec la clé car elle pense qu'elle sera de retour dans quelques heures, la naïveté de son frère qui réclame lui aussi une étoile jaune, les parents qui cachent la vérité à leur fille parce qu'elle est trop petite pour comprendre (apparemment, son âge n'a pas empêché son arrestation), les femmes qui tentent de nourrir les enfants à la sortie du vélodrome, puis dans le camp de Drancy, m'ont vraiment émue. J'ai également été écoeurée par la concierge que la mère de Sarah aide assez souvent mais qui oublie très vite quand ils sont arrêtés (ce ne sont plus des gens bien puisqu'ils sont juifs), le docteur qui dénonce le couple qui a recueilli Sarah et Rachel lors de leur évasion. Quelle tristesse ! Enfin, si vraiment les Français sont si peu au courant de cette période, j'espère juste que ce livre permettra de combler ces lacunes.
In 2002, Julia, an American married to a French man and living in Paris, is assigned to write an article about the 60th anniversary of the Vélodrome d'Hiver roundup. She discovers that the apartment she is about to move into has been in her husband's family for 60 years and belonged to a Jewish family arrested during the roundup. During her research, she discovers family secrets and realizes that the occupation is still a taboo subject in France. This lovely though sad book is well-documented and is very useful to learn about this painful period in French history. I did not care much for the French/American opposition, but maybe it is because I am French and have been living in the States for 10 years, and I did not experience these things the same way.
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