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Sous la grêle osée
12 décembre 2019

Grass (Keum Suk Gendry-Kim)

Grass

Femmes de réconfort. 慰安婦 (ianfu) en japonais. On aurait presque l'impression qu'elles étaient volontaires. On aurait presque l'impression qu'il s'agissait de femmes. Femmes de réconfort, c'est la traduction française de cet euphémisme employé par les Japonais pour parler des filles et des femmes qui servaient d'esclaves sexuelles aux soldats dans les territoires occupés aux alentours de la Seconde Guerre mondiale.

Dans Grass, Keum Suk Gendry-Kim raconte la vie d'Ok-sun Lee, jeune Coréenne « vendue » par ses parents. Sa mère refuse de l'envoyer à l'école (une fille n'en a pas besoin selon elle) car elle doit s'occuper des petits, et trouver à manger quand il ne leur reste plus rien. Quand on lui dit qu'elle pourra manger à sa faim et surtout aller à l'école, Ok-sun accepte d'être adoptée par un couple sans enfant qui tient un magasin de udon à Busan. Évidemment, rien ne se passe comme prévu et la petite fille doit travailler. Au bout d'un mois, elle demande à aller à l'école. Le propriétaire lui répond que c'est cher et qu'il n'a pas encore les moyens. Quand on l'envoie dans l'arrière-boutique pour servir à boire à un client et qu'elle refuse de faire ce genre de travail, elle est vendue à des taverniers qui la maltraitent. Un jour, elle est enlevée et envoyée en Chine pour servir de femme de réconfort aux soldats japonais.

L'histoire d'Ok-sun est une suite d'horreurs qu'elle finit par raconter, après bien des réticences, avec humour et avec colère à l'autrice du roman graphique, venue l'interviewer dans la « maison du partage » où elle finit ses jours après avoir passé sa vie en Chine. À 91 ans, Ok-sun Lee continue de se battre pour que le Japon reconnaisse franchement ses torts et présente de réelles excuses, et accepte de dédommager les victimes de ses atrocités.

Je n'étais pas très fan de la façon de dessiner les personnages au début de l'histoire. Mais finalement, ce n'est vraiment pas important au vu de la puissance du récit et de ce que Ok-sun a subi. On ne peut qu'admirer son courage et sa volonté.

Je recommande ce roman émouvant, mais il faut s'accrocher.

Extrait : https://www.drawnandquarterly.com/sites/default/files/docs/samples/9781770463622_sample.pdf

https://www.scmp.com/lifestyle/arts-culture/article/3032118/graphic-novel-biography-korean-wartime-sex-slave-japanese

Wikipédia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Femmes_de_r%C3%A9confort

Traduction : Janet Hong

Titre français : Les mauvaises herbes Traduction : Loïc Gendry

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Commentaires
E
alors là je suis passée à coté, mais bon ça n'est malheureusement pas étonnant... <br /> <br /> la femme est toujours la première victime en temps de guerre (Angelina Jolie en a très bien parlé récemment : les viols, les mariages forcés, les "ventes", la traite...)
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A
C'est malheureusement une constante des situations de guerre, quelle qu'elle soit....
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Z
J'ai également entendu parler de ces femmes mais la force d'un récit n'est pas comparable à un simple article de magazine. J'espère juste ne pas bloquer sur le dessin. A voir...
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A
Je le note aussi ; je connais cette triste réalité hélas ; les femmes paient cher les guerres des hommes.
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A
J'avais entendu parler des ces femmes au triste destin. Un roman graphique qui me tente (tant pis pour le dessin).
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